dimanche 13 décembre 2015

Un îlot du bout du monde


Nous avons eu la chance de pouvoir nous rendre ce vendredi dans un des sites les plus célèbres du Caillou : le phare Amédée.

Un peu d'histoire : le phare Amédée a été construit en 1865, sous Napoléon III.

C'est un phare avec une structure métallique, construit en acier. Cette particularité fait du phare Amédée le premier phare français métallique et le second au monde.

Il mesure 56 mètres de haut et la lanterne est accessible par un escalier de 247 marches.

Il est situé sur l'îlot Amédée, à 25 kms de Nouméa et indique la passe située entre 2 récifs.

Les photos du phare :










Nous avions pris l'option "tout compris", en bons touristes : le bateau, la balade sur la barque à fond de verre, le buffet à volonté sous le faré avec le spectacle, la balade sur la barrière de corail.

En vrac, les souvenirs de cette magnifique journée ....

Une rencontre extraordinaire pour nous, pauvres zoreils égarés au bout du monde : Madame Tortue en personne, photographiée par Fifi, au cours d'un moment de plongée. Il était émerveillé, et nous avec!

La chance a voulu que nous puissions tous admirer les tortues, voire les caresser. Le phare Amédée est donc une zone protégée, et les tortues sont donc bien présentes.

Imaginez un peu, caresser une tortue : magique!






Les différences de couleurs de l'eau, entre le lagon et la barrière de corail. C'est un rêve qui se réalise, admirer çà de près.










Le bateau à fond de verre, qui nous a permis d'admirer les fonds du lagon ....







Pour l'occasion, nous avons investi dans les masques "Avatar" : des masques complets, qui permettent vraiment de pouvoir admirer les fonds et les poissons sans soucis. Loulou, jusqu'à présent peu à l'aise avec les masques et tubas traditionnels, ne quitte plus son masque!



Les sirènes terrestres, qui nous ont fait une démonstration des danses tahitiennes




Un magnifique tricot rayé, qui voulait à tout prix repartir avec nous. Ce serpent est extrêmement venimeux mais pas du tout agressif. Il n'est pas rare d'en croiser en quantité, soit jaune et noir, soit bleu et noir, soit rouge et noir, soit blanc et noir.

Bon, on ne s'amuse pas à le chatouiller, mais le tricot rayé reste relativement inoffensif tant qu'on ne lui marche pas dessus. C'est un des emblèmes de l'île.

samedi 28 novembre 2015

Comment faire rire les locaux?


Comme çà!

Il n'y a pas longtemps, le mari d'une de mes patientes me donne des salades : des feuilles vertes, des tiges, des salades quoi.

Un soir, pour accompagner les steaks, je délègue à Donald la préparation des salades en question.

En rentrant du boulot, je passe à table, et Donald me dit : "fais gaffe, la salade, elle pique un peu, c'est bon, mais elle a un goût de moutarde". Effectivement, sans sauce, çà pique, mais c'est super bon avec la viande.

Qu'est ce que c'est comme genre de salades?

Le lendemain, je pose la question à ma patiente kanak préférée, dont je vous ai déjà parlé : je lui décris les salades en question, elle me pose plein de questions, et d'un seul coup, elle me regarde : "ce n'est pas de la salade, ce sont des choux chine ou chouchines, je ne sais pas trop"!

Et elle explose de rire, et je n'ai pas pu m'empêcher de rire avec elle!

La chouchine ressemble en fait aux épinards, elle se mange cuite et non crue, et accompagne très bien la viande.

Tous les kanaks, wallis ou caldoches à qui j'ai raconté cette mésaventure ont beaucoup ri, ont beaucoup plaint les enfants et encore beaucoup ri.

Il nous en restait un peu, que Donald a fait cuire : eh bien, figurez vous que tout le monde l'a préféré crue.

C'est çà d'être des zoreilles ignorants ....

dimanche 8 novembre 2015

Sur la route.



Un grand merci à Riri pour son aimable participation et le temps qu'il a passé à créer les petits dessins!

Riri est un blogger très concerné....

Les difficultés de cohabitation


Dans la foulée de l'article précédent, je continue à présenter nos coups de cœur, nos découvertes, agréables ou moins agréables.

Le racisme fait partie des découvertes légèrement désagréables, surtout ou, pour la première fois de notre vie, nous sommes objets de racisme. Quand je dis nous, ce n'est pas notre famille, mais plutôt ce que nous représentons.

Avant de partir, nous avons beaucoup discuté de la Nouvelle Calédonie, de son histoire, de son actualité, de son futur, et de notre manière d'aborder cette expérience. Les maîtres mots étaient et sont encore : respect, humilité, ouverture d'esprit et tolérance.

Donc, pour la première fois de notre histoire, nous nous trouvons sur un territoire colonisé puis décolonisé : dans l'idée, bon, voilà, on le sait. Dans les faits, c'est une réalité à prendre en compte tout le temps. Cette période de l'Histoire a laissé des blessures profondes, qui ne sont toujours pas refermées. Et le Blanc, dans le sens Métropolitain, porte la responsabilité de ces blessures.

Nous avons le sentiment que le peuple calédonien est un peuple fragile, qui se remet lentement de son histoire.

Les gens ne sont pas insultants ni méchants juste méfiants. Le meilleur exemple est cette phrase "toi, tu es l'étrangère". OK, voilà, le mot est dit, sans méchanceté, mais avec une certaine froideur. Il faut apprivoiser tout doucement, se faire connaître, accepter les principes de vie à l'opposé des nôtres et, en ce qui me concerne, des processus de soins complètement différents, ou finalement les compresses, il faut pas les gaspiller (on les utilise à fond), ou l'huile de monoï est un bien meilleur désinfectant que l'alcool.

Nous avons choisi l'approche de nous laisser guider dans nos découvertes et d'oublier pour un temps nos origines métropolitaines : manger local, écouter, partager, respecter.

Mais beaucoup de zoreilles ne jouent pas la partie de la même façon que nous. Et les locaux le ressentent de manière très forte. Les magasins de zoreilles, limite "choquants", qui sont la copie conforme des magasins métros, avec des prix écrasants, des produits métro, et que des blancs dans les rayons, sauf les caissières qui sont "emploi local". C'est triste à voir et je trouve, vraiment symbolique.

En tant qu'infirmière libérale, je suis accueillie chez les gens. Au bout de pratiquement 2 mois, je commence à entendre 'OK, t'es une zoreille mais au moins, tu nous écoutes". Voilà, j'y suis. Et maintenant, c'est agréable.

Le racisme est latent, la violence est là, sous-jacente, mais bien réelle. Les tensions inter-ethniques sont nombreuses. Les idées indépendantistes sont partagées par énormément de gens et le référendum sur l'indépendance, qui aura lieu en 2018, ne va pas arranger les choses.

Allez tata, le prochain article sera plus léger. Mais les choses difficiles sont aussi partie de notre nouvelle vie et nous voulons tout vous faire partager, le bon comme le moins bon. C'est çà aussi ....

Une île multi ethnique

Voilà, en quatre mois aujourd'hui de séjour sur le Caillou (joyeux anniversaire à nous), nous avons pu un peu débroussailler nos connaissances et faire clairement les différences dans cette société multi ethnique qu'est la Nouvelle Calédonie.

Attention, tout ce que je vais écrire provient de ce que nous avons pu constater, des renseignements que nous avons collectés.Il n'y a aucun a priori, aucune généralisation, aucun jugement.

Une précision : Tahiti, Wallis et Futuna font partie de la Polynésie. La Nouvelle Calédonie fait partie de la Mélanésie.


La première ethnie, celle qui représente le plus grand nombre, celle qui revendique son appartenance à cette terre, celle qui a le plus souffert de la colonisation : les kanaks ou encore Mélanésiens.
Les différentes appellations, je les ai découvertes auprès de mes patients :

Mélanésien était visiblement le terme employé par les personnes plus âgées, surtout chez les Caldoches. Les Mélanésiens ont revendiqué haut et fort le droit à l'appellation kanak il y a quelques années.

Il y a une forte culture traditionnelle kanak, des sculptures, des peintures, des plats, qui imprègnent fortement la vie quotidienne de l'île aujourd'hui.

Traditionnellement, les kanaks vivent en tribu : les familles sont regroupées dans un même quartier, dans un même secteur géographique. La tribu est organisée autour d'un chef coutumier, qui détient l'autorité. Il y a souvent, dans la tribu, une case surmontée de la flèche faîtière, qui est la case du chef.

La culture kanak a été très dénigrée par les colons, les missionnaires et il a fallu que les chefs coutumiers se rebellent pour pouvoir reconquérir leurs droits, leurs terres dont ils avaient souvent été expulsés.

Aujourd'hui, le Code Civil calédonien prévoit 2 statuts : le statut normal et le statut kanak, qui s'appuie aussi bien sur la loi que sur la tradition et le droit coutumier.

La deuxième ethnie très représentée : les Wallisiens.

Ils viennent de l'île voisine de Wallis et Futuna.

Alors, la différence majeure entre un kanak et un wallisien : le kanak est plutôt petit, assez rablé, très discret, peu bavard.

Le wallisien : ben, c'est tout l'inverse ...grand, très grand, très très grand, costaud, très costaud, très très costaud. En fait, les Wallisiens ont la particularité génétique d'être musclé de base : tous les employés de sécurité sont des Wallis (petit surnom affectueux), et on n'a juste pas envie de les contrarier. Mais pas du tout ...

Les femmes wallisiennes sont très jolies, coquettes, grandes et plutôt bien en chair. C'est important pour les wallis, les femmes bien en chair, symbole de féminité et de richesse (c'est l'un de mes patients wallis qui me l'a dit).

Une particularité particulièrement surprenante à nos yeux de métro : il n'est pas rare de croiser des femmes wallisiennes barbues, mais vraiment très barbues. C'est culturel et très bien vu.

Les hommes wallis ont la réputation d'être très gentils sauf hélas lors des abus d'alcool, qui sont très fréquents et qui donnent lieu à des dérapages majeurs, avec toujours beaucoup de violence.

Et pour aller avec leur stature, eh bien, les Wallisiens ont des grosses voitures : des énormes pick-up, parfois encore surélevés, ou le toit de ma pauvre Picanto arrive à peine à hauteur du bas de la benne. Et comme ils sont très grands et costauds, même quand ils font la loi sur la route, pas forcément avec raison d'ailleurs, eh bien, on laisse faire ....faut pas énerver le Wallisien!


Les Caldoches sont le troisième groupe significatif : les caldoches sont donc majoritairement les descendants des anciens bagnards et gardiens de bagne qui étaient présents sur l'île il y a bien longtemps. Ils ont pour la plupart des ancêtres européens.

Le Caldoche est donc né sur le Territoire. C'est une population essentiellement blanche, souvent composée de grandes familles qui au fil du temps, ont amassé des biens et profité de la décolonisation pour investir dans l'immobilier.

Je n'ai pas rencontré beaucoup de caldoches, mais ceux que j'ai pu voir font preuve d'un esprit très particulier. Pas forcément agréable d'ailleurs...

Et ensuite, ben il y a nous : les Métropolitains, les Métros, les Zoreilles, les pénibles, ceux que personne ne veut voir. S'il y a bien un point ou tout le monde se rejoint, c'est celui-là : les zoreilles, cassez vous!

D'après mon enquête approfondie sur le terrain, le terme "zoreilles" viendrait du fait que les populations locales étaient anthropophages et mangeaient donc les oreilles des ennemis. Mais j'imagine qu'ils ne mangeaient pas que les oreilles donc, je remets un peu en cause cette explication!

Le Métro : critiqué par tous, envié, moqué....le nombre de fois ou je l'ai entendu, gentiment dit mais dit quand même : vous autres les zoreilles, jamais contents, toujours en train de râler.

Alors, d'expérience, le métro n'est pas apprécié car il vient en règle générale :

- 1) piquer le boulot des locaux (d'où des règles drastiques sur l'emploi local, qui n'est pas du tout accessible)
- 2) imposer son point de vue d'occidental, parfois sans beaucoup de respect du point de vue local. Et çà, çà ne passe pas, mais pas du tout.


Et puis, en vrac, nous avons rencontré des Javanais, des Tahitiens, des Réunionnais, des Martiniquais, des Asiatiques ... bref, un mélange qui se révèle enrichissant mais très difficile à cerner.

La suite au prochain article, sur le délicat sujet du  racisme ...

Tata!





Une robe très célèbre


Après un long long silence, dû entre autres, à la reprise des activités classiques de chacun : école, boulot, dodo ...la routine quoi, qui laisse beaucoup moins de temps, voici un nouvel article dédié à un sujet léger mais néanmoins très important ici.

La robe mission ou robe popinée

Qu'est-ce donc?

La robe mission a été imposée aux femmes en Océanie
par les missionnaires venus évangéliser au 19ème siècle, pour remplacer les tenues traditionnelles jugées impudiques par ces mêmes missionnaires.

A la base, la robe mission est une robe ample, en tissu léger, sans décolleté et descendant jusqu'aux chevilles.

Aujourd'hui, cette robe a été reprise par les Mélanésiennes à leur convenance : dentelles, couleurs, formes et motifs agrémentent ce vêtement, qui est porté par énormément de femmes, jeunes ou moins jeunes.

La robe popinée reste le vêtement traditionnel. Ici, j'ai pu en observer de toutes les couleurs et c'est un régal pour les yeux.

A Nouméa, il y a une multitude de boutiques qui en proposent de tous les styles, à tous les prix.

J'ai en 4 : 2 achetées et 2 offertes, une par une caldoche et l'autre par une dame canaque âgée, que je suis à domicile.

C'est une robe idéale pour se balader sur la plage, pour mettre à la maison le soir après une journée de boulot. Comme le tissu est léger, elle ne tient pas très chaud et c'est super agréable à porter.


Cette robe m'a donc été donnée par une dame, que je vais voir régulièrement pour des soins. La première fois que je l'ai vu, cette dame m'a dit "tu es l'étrangère ici". Nous avons donc dû apprendre à nous connaître. 

Dimanche matin, je vais donc la voir, je refais les pansements, on blague un peu et au moment de partir, elle tire la robe de son placard "c'est pour toi". J'ai d'abord refusé, mais elle a insisté, en me disant qu'elle était trop grande pour elle et qu'elle avait pensé à moi en la voyant. Du coup, je l'ai accepté. Et là, c'était trop bon, j'étais habillée en leggins rose et débardeur noir, tenue de boulot quoi. La dame me regarde des pieds à la tête :  "la robe popinée, c'est bon pour traîner à la maison ou c'est bon pour se promener. Comme çà, tu seras bien habillée, on se montre pas en public en pantalon!". Et hop, l'infirmière zoreille, prends en de la graine.

J'en conclus que je suis très bien acceptée!

Une version plus moderne, avec une fleur d'hibiscus.



La forme reste très traditionnelle mais du coup, les couleurs sont plus adaptées au goût du jour.




Et celle là, ma chouchoute, mon coup de cœur. Je l'ai acheté la première semaine de notre séjour. C'est la version très habillée de la robe popinée. On ne les voit pas, mais elle est brodée entièrement avec des fils argentés, les détails du col et des manches sont très jolis, très travaillés. Elle est limite trop belle pour que je la mette, mais en même temps, je crois que ce n'est pas lors d'un éventuel retour en Métropole que je pourrai la porter....




Voilà, un article léger, sans grand intérêt mais qui me tenait à coeur, car la robe mission fait partie intégrante de cette culture mélanésienne que nous tentons de comprendre et que nous nous régalons à découvrir!

Tata bisous et à bientôt!




dimanche 27 septembre 2015

Les chutes de la Madeleine


Après notre virée dans le parc de la Rivière Bleue, nous avons poursuivi notre route encore un peu plus au Sud, pour découvrir un endroit très sympathique : les chutes de la Madeleine, "les chutes du Niagara locales" ....hum, oui, c'est çà, c'est à dire que c'est ....petit!

Mais charmant, tout le monde a aimé la balade!

Et au retour, sur la route du Grand Sud, en direction de la mine de Yaté (exploitation du nickel), eh bien, les paysages étaient là!



Les Chutes de la Madeleine






La baie de Prony



La route en lacets qui redescend dans la vallée. La terre est rouge à cause du nickel, principale exploitation minière.