dimanche 8 novembre 2015

Les difficultés de cohabitation


Dans la foulée de l'article précédent, je continue à présenter nos coups de cœur, nos découvertes, agréables ou moins agréables.

Le racisme fait partie des découvertes légèrement désagréables, surtout ou, pour la première fois de notre vie, nous sommes objets de racisme. Quand je dis nous, ce n'est pas notre famille, mais plutôt ce que nous représentons.

Avant de partir, nous avons beaucoup discuté de la Nouvelle Calédonie, de son histoire, de son actualité, de son futur, et de notre manière d'aborder cette expérience. Les maîtres mots étaient et sont encore : respect, humilité, ouverture d'esprit et tolérance.

Donc, pour la première fois de notre histoire, nous nous trouvons sur un territoire colonisé puis décolonisé : dans l'idée, bon, voilà, on le sait. Dans les faits, c'est une réalité à prendre en compte tout le temps. Cette période de l'Histoire a laissé des blessures profondes, qui ne sont toujours pas refermées. Et le Blanc, dans le sens Métropolitain, porte la responsabilité de ces blessures.

Nous avons le sentiment que le peuple calédonien est un peuple fragile, qui se remet lentement de son histoire.

Les gens ne sont pas insultants ni méchants juste méfiants. Le meilleur exemple est cette phrase "toi, tu es l'étrangère". OK, voilà, le mot est dit, sans méchanceté, mais avec une certaine froideur. Il faut apprivoiser tout doucement, se faire connaître, accepter les principes de vie à l'opposé des nôtres et, en ce qui me concerne, des processus de soins complètement différents, ou finalement les compresses, il faut pas les gaspiller (on les utilise à fond), ou l'huile de monoï est un bien meilleur désinfectant que l'alcool.

Nous avons choisi l'approche de nous laisser guider dans nos découvertes et d'oublier pour un temps nos origines métropolitaines : manger local, écouter, partager, respecter.

Mais beaucoup de zoreilles ne jouent pas la partie de la même façon que nous. Et les locaux le ressentent de manière très forte. Les magasins de zoreilles, limite "choquants", qui sont la copie conforme des magasins métros, avec des prix écrasants, des produits métro, et que des blancs dans les rayons, sauf les caissières qui sont "emploi local". C'est triste à voir et je trouve, vraiment symbolique.

En tant qu'infirmière libérale, je suis accueillie chez les gens. Au bout de pratiquement 2 mois, je commence à entendre 'OK, t'es une zoreille mais au moins, tu nous écoutes". Voilà, j'y suis. Et maintenant, c'est agréable.

Le racisme est latent, la violence est là, sous-jacente, mais bien réelle. Les tensions inter-ethniques sont nombreuses. Les idées indépendantistes sont partagées par énormément de gens et le référendum sur l'indépendance, qui aura lieu en 2018, ne va pas arranger les choses.

Allez tata, le prochain article sera plus léger. Mais les choses difficiles sont aussi partie de notre nouvelle vie et nous voulons tout vous faire partager, le bon comme le moins bon. C'est çà aussi ....

5 commentaires:

  1. Le plus difficile est passé. Enfin j'espère connaissant ta capacité d'adaptation et avec ton job tu vas y arriver même si tu restes éternellement une étrangère .. je pense que les garçons ne le ressentent pas de la même façon

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hello Pat, je ne sais pas si le pire est passé mais bon,on fait front. Les enfants ont les même ressentis, ce n'est pas méchant mais bien réel.
      Après, j'étais déjà une étrangère dans mon bled d'enfance parce que mon père était hollandais, dans tous les bleds de montagne parce que "j'étais pas d'ici" ....je n'ai aucun problème d'étrangeté, je fais ma zoreille "ah pardon, je savais pas, je suis pas d'ici ...."

      Supprimer
  2. Le plus difficile est passé. Enfin j'espère connaissant ta capacité d'adaptation et avec ton job tu vas y arriver même si tu restes éternellement une étrangère .. je pense que les garçons ne le ressentent pas de la même façon

    RépondreSupprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Clare, pardon, je ne voulais pas supprimer ton commentaire, mauvaise manipulation de ma part. I'm sorry!
      En tous cas, merci de me lire et merci d'être là!
      Love xxxx

      Supprimer