Voilà, en quatre mois aujourd'hui de séjour sur le Caillou (joyeux anniversaire à nous), nous avons pu un peu débroussailler nos connaissances et faire clairement les différences dans cette société multi ethnique qu'est la Nouvelle Calédonie.
Attention, tout ce que je vais écrire provient de ce que nous avons pu constater, des renseignements que nous avons collectés.Il n'y a aucun a priori, aucune généralisation, aucun jugement.
Une précision : Tahiti, Wallis et Futuna font partie de la Polynésie. La Nouvelle Calédonie fait partie de la Mélanésie.
La première ethnie, celle qui représente le plus grand nombre, celle qui revendique son appartenance à cette terre, celle qui a le plus souffert de la colonisation : les kanaks ou encore Mélanésiens.
Les différentes appellations, je les ai découvertes auprès de mes patients :
Mélanésien était visiblement le terme employé par les personnes plus âgées, surtout chez les Caldoches. Les Mélanésiens ont revendiqué haut et fort le droit à l'appellation kanak il y a quelques années.
Il y a une forte culture traditionnelle kanak, des sculptures, des peintures, des plats, qui imprègnent fortement la vie quotidienne de l'île aujourd'hui.
Traditionnellement, les kanaks vivent en tribu : les familles sont regroupées dans un même quartier, dans un même secteur géographique. La tribu est organisée autour d'un chef coutumier, qui détient l'autorité. Il y a souvent, dans la tribu, une case surmontée de la flèche faîtière, qui est la case du chef.
La culture kanak a été très dénigrée par les colons, les missionnaires et il a fallu que les chefs coutumiers se rebellent pour pouvoir reconquérir leurs droits, leurs terres dont ils avaient souvent été expulsés.
Aujourd'hui, le Code Civil calédonien prévoit 2 statuts : le statut normal et le statut kanak, qui s'appuie aussi bien sur la loi que sur la tradition et le droit coutumier.
La deuxième ethnie très représentée : les Wallisiens.
Ils viennent de l'île voisine de Wallis et Futuna.
Alors, la différence majeure entre un kanak et un wallisien : le kanak est plutôt petit, assez rablé, très discret, peu bavard.
Le wallisien : ben, c'est tout l'inverse ...grand, très grand, très très grand, costaud, très costaud, très très costaud. En fait, les Wallisiens ont la particularité génétique d'être musclé de base : tous les employés de sécurité sont des Wallis (petit surnom affectueux), et on n'a juste pas envie de les contrarier. Mais pas du tout ...
Les femmes wallisiennes sont très jolies, coquettes, grandes et plutôt bien en chair. C'est important pour les wallis, les femmes bien en chair, symbole de féminité et de richesse (c'est l'un de mes patients wallis qui me l'a dit).
Une particularité particulièrement surprenante à nos yeux de métro : il n'est pas rare de croiser des femmes wallisiennes barbues, mais vraiment très barbues. C'est culturel et très bien vu.
Les hommes wallis ont la réputation d'être très gentils sauf hélas lors des abus d'alcool, qui sont très fréquents et qui donnent lieu à des dérapages majeurs, avec toujours beaucoup de violence.
Et pour aller avec leur stature, eh bien, les Wallisiens ont des grosses voitures : des énormes pick-up, parfois encore surélevés, ou le toit de ma pauvre Picanto arrive à peine à hauteur du bas de la benne. Et comme ils sont très grands et costauds, même quand ils font la loi sur la route, pas forcément avec raison d'ailleurs, eh bien, on laisse faire ....faut pas énerver le Wallisien!
Les Caldoches sont le troisième groupe significatif : les caldoches sont donc majoritairement les descendants des anciens bagnards et gardiens de bagne qui étaient présents sur l'île il y a bien longtemps. Ils ont pour la plupart des ancêtres européens.
Le Caldoche est donc né sur le Territoire. C'est une population essentiellement blanche, souvent composée de grandes familles qui au fil du temps, ont amassé des biens et profité de la décolonisation pour investir dans l'immobilier.
Je n'ai pas rencontré beaucoup de caldoches, mais ceux que j'ai pu voir font preuve d'un esprit très particulier. Pas forcément agréable d'ailleurs...
Et ensuite, ben il y a nous : les Métropolitains, les Métros, les Zoreilles, les pénibles, ceux que personne ne veut voir. S'il y a bien un point ou tout le monde se rejoint, c'est celui-là : les zoreilles, cassez vous!
D'après mon enquête approfondie sur le terrain, le terme "zoreilles" viendrait du fait que les populations locales étaient anthropophages et mangeaient donc les oreilles des ennemis. Mais j'imagine qu'ils ne mangeaient pas que les oreilles donc, je remets un peu en cause cette explication!
Le Métro : critiqué par tous, envié, moqué....le nombre de fois ou je l'ai entendu, gentiment dit mais dit quand même : vous autres les zoreilles, jamais contents, toujours en train de râler.
Alors, d'expérience, le métro n'est pas apprécié car il vient en règle générale :
- 1) piquer le boulot des locaux (d'où des règles drastiques sur l'emploi local, qui n'est pas du tout accessible)
- 2) imposer son point de vue d'occidental, parfois sans beaucoup de respect du point de vue local. Et çà, çà ne passe pas, mais pas du tout.
Et puis, en vrac, nous avons rencontré des Javanais, des Tahitiens, des Réunionnais, des Martiniquais, des Asiatiques ... bref, un mélange qui se révèle enrichissant mais très difficile à cerner.
La suite au prochain article, sur le délicat sujet du racisme ...
Tata!
Je suis heureuse de lire ton blog j'apprends bcp de choses qui ne me serviront certainement jamais mais c'est hyper enrichissant culturellement (ça se dit ça ? J'ai un doute après 3 nuits de taf je suis hermétique à la langue française. ..)
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